Le coffre du Caillou Rond, situé à 250 m à l’est de l’alignement de La Pierre, se présente sous l’aspect d’une boule de granit aplatie, de 1,50 m de diamètre et 0,70 m d’épaisseur, voisinant avec un affleurement rocheux de 5 m de longueur, inclus dans l’architecture du monument. La présence de nombreux trous de piquets en « couronne » autour de la boule de granite, indiquent clairement l’emplacement d’un ouvrage de bois disparu, correspondant probablement à une sorte de « chapelle » recouvrant le bloc. Un petit appendice en bois, défini par la présence de trous de piquets, reliait le « coffre » à l’affleurement de granite.
Le bloc de couverture surmontait une cavité remplie d’une argile verte provenant du ruisseau situé à 300 m à l’ouest. Une petite ligne de pierres séparait un niveau de ce remplissage. Aucune interprétation fiable ne peut être proposée. Seul, un tesson de poterie, nettement Néo-ancien, constituait l’unique artefact découvert au sein de ce remplissage. Deux cavités avec calages, situées à quelques dizaines de centimètres au sud et au sud-ouest du bloc, évoquent des emplacements de petites pierres dressées ou de poteaux de bois, disparus. Si le caractère funéraire ne peut être confirmé, le volume de la fosse dégagée à la fouille permet l’enfouissement aisé d’un corps de 1,70 m (essais réalisés in situ).
Immédiatement à l’est de l’intervalle séparant le mégalithe de l’extrémité du pointement rocheux et en parfaite continuité stratigraphique, débute un fossé rectiligne, fouillé sur 7 mètres de longueur, de 0,90 m d’ouverture, montrant de très nombreux trous de piquets, correspondant vraisemblablement à l’armature d’une palissade à double paroi, de type « claie ». De nombreuses plaques de chape d’arène oxydée, observées sur les bords extérieurs de ce fossé, font penser à un remplissage et/ou à un crépit de terre composant cette palissade.
Il s’agit là d’une architectonique mégalithique archaïque qui semble correspondre à la phase primaire des architectures du Complexe du Bois de Fourgon, vers 4800 ans avant notre ère. La présence d’aménagements en bois et l’absence d’orthostates massifs en pierre, paramètres remarquables dans l’architectonique employée ici, évoquent des pratiques archaïques balbutiantes.
Le mobilier lithique est très pauvre, en dehors d’une armature tranchante trapézoïdale à fracture typique d’impact, taillée dans un silex de bonne qualité, brun sombre, différents du silex côtier utilisé ici majoritairement et se limitant à quelques grattoirs sur éclats corticaux et de nombreux éclats résultant probablement de façonnages et affûtages d’outils sur le site même.
La céramique est très pauvre également et est représentée par de tous petits tessons montrant une forte altération de leurs surfaces ne permettant pas d’appréciation technique (hormis le tesson Néo-ancien découvert dans le remplissage du coffre).
Campagne 2003 :