Le mercredi 20 avril 2022, deux membres du GVSPA ont rendu visite à la Pierre Branlante de la Tour à la Verrie (85) ; ancienne commune ayant fusionnée avec Chambretaud (85) pour former l’actuelle commune de Chanverrie (85). L’objectif est d’étudier ce mégalithe et de vérifier s’il ne constitue qu’une simple curiosité géologique, tel qu’il est communément présenté.
Située sur un haut de colline au lieu-dit La Tour, la Pierre branlante est un bloc de granite posé en équilibre sur un affleurement rocheux et qui a la particularité de pouvoir être oscillé par la force d’une seule personne, même d’un enfant. La pierre a également la caractéristique spéciale d’avoir un bassin creusé naturellement par l’érosion.
A l’instar d’un certain nombre de menhirs ou dolmens, des légendes ont été attribuées à ce mégalithe apparemment naturel. Par exemple, dans le Bulletin de la Société d’Emulation de la Vendée de 1872, Ferdinand Baudy raconte : « Chaque année, le 25 décembre, elle vire sur elle-même, entourée d’un cercle de lumière. Des lutins androcéphales forment, autour, des rondes burlesques pendant une partie de l’hiver » .
Il existe aussi des récits concernant les alentours de la Pierre branlante, racontant de façon romancée, des évènements qui se seraient déroulés durant les guerres de Vendée, mais il s’agit d’un autre sujet.
Nous avons constaté que cette pierre branlante présente des stigmates d’activités humaines, quelque peu érodés, sur la bordure ouest du bassin. Ce mégalithe est donc anthropisé, ce qui indique qu’il est utilisé depuis bien longtemps ; à des fins cultuelles ?
Les lutins ne faisant pas partie du bestiaire chrétiens, on peut supposer que les croyances se rattachant à ce mégalithe sont anciennes et antérieures au Christianisme. D’ailleurs, a 12,80 m de la pierre se trouve un monument mégalithique récent, dit du Sacré Coeur, construit en 1908 (peut-être construit avec les blocs de monuments mégalithiques anciens, mais rien n’est sûr…) surmonté d’une statue de Jésus Christ qui n’est pas tournée vers le soleil levant à l’est, mais vers la Pierre branlante à l’ouest ; cela n’est très probablement pas anodin. Cette mise en scène suscite fortement l’idée d’une volonté de christianiser les lieux.
Entre la pierre et le monument du Christ se trouve un affleurement à bassin naturel.
Une étude plus approfondie et détaillée de ce mégalithe fera l’objet d’un chapitre d’un mémoire écrit par l’un des membres du GVSPA.
En aval de la colline au nord, se situe un chaos rocheux formant un abri naturel. Ce chaos est nommé par les locaux « La Cabane des Gaulois » ou « La Maison des Gaulois ». Celtomanie exacerbée ou réminiscence culturelle ? Toujours est-il que le secteur est emprunt d’une atmosphère culturelle et cultuelle antérieure au Christianisme.