En 2010, le GVSPA et le Cabinet ERA réalisaient conjointement une fouille et une restauration de l’alignement des pierres dressées de Rairé à Sallertaine qui avait déjà été répertoriée au milieu du XIXème siècle. Cette étude fait l’objet d’une publication et nous vous proposons ce résumé :
Répertoriées depuis le milieu du XIXème siècle, les pierres dressées de Rairé à Sallertaine, font partie d’un vaste ensemble mégalithique implanté sur les marges du Marais Breton Vendéen, dont l’étendu et la complexité globale reste à étudier plus précisément (Environ une trentaine de pierres connues). La ligne courbe de pierres de Rairé a fait l’objet d’une fouille partielle en juillet 2010 (étude des calages et des fosses d’implantations). Cette fouille et cette étude ont été co-dirigées par le Cabinet d’archéologie ERA et l’équipe de recherche du GVSPA .
Les quatre pierres dressées reposent sur le sommet du gravier cénomanien sous-jacent, très proche de la surface actuelle de la rive du marais et surmonté par quelques centimètres de bri et de remblaiement sableux quaternaire. Une étude sédimentologique réalisée par le Laboratoire d’Archéométrie de l’Université de Rennes 1 déterminera une origine non marine à ces éléments sédimentaires (Apports fluviatiles probables des sédiments par les cours d’eau côtiers d’alors). Ce fut une fouille techniquement pénible, du fait du sédiment marécageux durci par l’action du soleil et de la chaleur.
Deux des quatre blocs présentent un aspect fortement anthropomorphique et les traces d’épannelage et silhouettage grossiers observés ont été réalisées au percuteur de pierre dure et ont nettement privilégié cet aspect anthropomorphe. Deux de ces pierres présentent une face rappelant la forme d’un visage humain ; ces blocs ont manifestement été choisis de par leurs formes naturelles observées.
Peu d’artefacts ont été rencontrés (un petit fragment de silex blond), mais la proximité (200m) d’un site du Bronze Final (très nombreux éléments céramiques typiques), font attribuer cette ligne courbe de pierres (dont la courbe est ouverte au Levant) une probable culture locale de l’Age du Bronze Final, soit vers 1200 à 800 av. notre ère.
Les trois pierres couchée ont été relevées quelques semaines plus tard par l’équipe du GVSPA fortement aidée par les maraichins du Moulin de Rairé, la famille Burgaud et Billet et leurs amis qui ont fourni le matériel de levage et leur aide personnelle.
Gérard Benéteau